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Il est difficile de préciser à quelle date sont arrivées les populations dites australoïdes ›, (que l'on trouve aussi à Ceylan, en Inde du Sud, en Malaisie). Elles se sont concentrées dans les régions les moins pauvres du pays, mais le problème de la subsistance a absorbé toutes leurs forces. Les Européens ne se sont occupés d'elles pratiquement que pour les détruire : elles sont passées de 200 000 individus au temps de la découverte à 40 000.

Premier peuplement.

Les hommes se sont établis en Australie à l'époque où le continent était relié par la terre aux îles qui constituent actuellement l'Indonésie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La première preuve connue de présence humaine en Australie provient de la haute vallée de la Swan, en Australie Occidentale, et remonte environ à 40 000 ans. On estime que le continent australien totalisait au moins 300 000 habitants à l'époque de l'émigration européenne (en 1788). Bien qu'il soit difficile de réaliser une estimation exacte à cause de la décimation rapide du peuple
aborigène qui suivit de près la venue des Européens, on pense que l'Australie comptait cinq cents tribus, ou groupes dialectaux, différentes à la fin du XVIIIe siècle. Les îles du détroit de Torres, même si elles sont officiellement australiennes, sont considérées comme appartenant culturellement au Sud de la Papouasie.

Au moment de l'arrivée des Européens, les hommes assuraient leur subsistance par la chasse et le fourrage. Le climat et les terres sont extrêmement variés, du désert aride de l'intérieur aux terres fertiles et arrosées des régions littorales. Cependant, même dans les zones côtières du Queensland et de l'Australie méridionale, par exemple, où l'abondance de poissons et de ressources animales et végétales rendait possible un mode de vie sédentaire, celui-ci était rare. Les populations se déplaçaient sur des distances considérables, non seulement pour chercher leur nourriture mais aussi pour établir et maintenir des alliances politiques, maritales
et cérémonielles entre les groupes.

Arrivée des Européens.

Dès le XIIIe siècle, Marco Polo fait allusion à l'existence d'une terre australe que les navigateurs du XVIe penseront trouver qui en Nouvelle-Guinée (Jorge de Meneses), qui aux Nouvelles-Hébrides (Pedro Fernandes Queirôs). L'intérêt pour la région est faible : en 1577, Drake, chargé de l'explorer, s'en détourne pour aller vers la riche Amérique.
• 1606-1644 : les vaisseaux hollandais de la Compagnie des Indes orientales vont sillonner l'océan Indien. En 1606, Willem Jansz atteint l'actuel cap York, mais trouve la côte peu hospitalière. Après d'autres découvertes, le gouverneur des Indes orientales hollandaises, Anthony Van Diemen, organise en 1642 une expédition conduite par Abel J. Tasman pour savoir si ce pays peut être exploité : en deux voyages, Tasman fait le tour de l'Australie, découvre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande, mais son rapport est peu enthousiaste.
• 1688 entrée en scène des Anglais, avec William Dampier, un pirate qui connaît bien la région, et que l'amirauté charge d'une mission d'exploration. Sur son navire, le Roebuck, il exécute une nouvelle mission en 1699 : il n'y a pas de résultats immédiats, mais par son journal, dont la publication a du succès, il fait connaître l'Australie.

Peuplement colonial.

La rivalité des  français et anglais, souvent déguisée en curiosité scientifique, hâte le dénouement.
• 1768 : Louis A. de Bougainville découvre la Grande Barrière de corail, et longe la côte nord de l'Australie.
• 1770 : James Cook, après avoir pris possession de la Nouvelle-Zélande pour l'Angleterre, atteint la côte du continent et stationne à Botany Bay (ainsi nommée en raison du grand nombre d'espèces découvertes par le botaniste Joseph Banks, compagnon de Cook). Il remonte ensuite toute la côte est, derrière la Grande Barrière de corail. Banks, à son retour en Angleterre, se fait le propagandiste ardent.

A ce moment, l'Angleterre se trouve face à deux problèmes comment dédommager les Américains restés loyaux à la cause anglaise pendant la guerre d'Indépendance, et où se débarrasser du trop-plein de condamnés (convicts) encombrant les prisons anglaises, et qui étaient jusque-là expédiés dans une Amérique maintenant fermée. Grâce à Joseph Banks, c'est l'Australie qui va prendre le relais de l'Amérique.
L'installation.

Le 13 mai 1787, une flotte de onze vaisseaux commandée par le capitaine Arthur Phillip, premier gouverneur de l'Australie, quitte Londres. Le 18 janvier 1788, la flotte atteint Botany Bay, où elle reçoit la visite de La Pérouse le 25. Le 26, elle se déplace pour aller à Port Jackson, que Phillip baptise Sydney en l'honneur de lord Sydney : c'est là qu'est établie la colonie, et que s'installent les 717 convicts (dont 180 femmes) et les 210 soldats et officiers de l'infanterie de marine.