Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Ages mythiques

Les grecs puis les romains partageaient la vie de l'humanité en plusieurs périodes. C'est Hésiode dans son ouvrage "les travaux et les jours" qui en parla le premier et qui créa cinq âges. En revanche Ovide n'en donnera que quatre.

❖ Age d'or.

L'âge d'or par Frans Francken

D'abord les Immortels qui demeurent sur l'Olympe firent la race d'or des hommes doués de langage. Sous l'empire de Cronos qui commandait dans le ciel, ils vivaient comme des dieux, l'âme sereine. Ils ne connaissaient ni le travail, ni la douleur, ni la cruelle vieillesse ; leur corps gardait toujours sa vigueur. Ils s'égayaient dans les festins, loin de tous les maux, et ils mouraient doucement, comme s'ils s'endormaient. Ils possédaient tous les biens ; la terre fertile produisait d'elle-même et en abondance ; et ils partageaient pacifiquement ces richesses avec tous les autres hommes.
Hésiode, Les Travaux et les Jours, vers 109-120

Aussi les premiers hommes, contemporains de Cronos, jouissaient-ils d'une félicité complète. Ce fut l'Age d'or.

Ils vivaient comme des dieux, dit Hésiode, exempts d'inquiétudes et de fatigue ; la cruelle vieillesse ne les affligeait point ; ils se réjouissaient au milieu des festins.

Ils n'avaient pas en partage l'immortalité, mais, du moins, à leur mort, les hommes de l'âge d'or devenaient des génies bienfaisants, « protecteurs et gardiens tutélaires des mortels ». Les hommes ne se reproduisaient pas, ils étaient simplement semés et ils n'étaient pas astreints à offrir des sacrifices.

❖ Age d'argent.

L'âge d'argent par Zucchi

A l'âge d'or succéda l'Age d'argent, représenté par une race d'êtres faibles et ineptes, dont la vie n'était qu'une longue enfance et qui, parvenus enfin au terme de la puberté et de l'adolescence, mouraient presque aussitôt, victimes de leur stupidité et de leur impiété.

Ils ne savaient pas s’abstenir entre eux d’une folle démesure. Ils refusaient d’offrir un culte aux Immortels ou de sacrifier aux saints autels des Bienheureux, selon la loi des hommes qui se sont donné des demeures. Alors Zeus, fils de Cronos, les ensevelit, courroucé, parce qu’ils ne rendaient pas hommage aux dieux bienheureux qui possèdent l’Olympe.

Age d'airain.

Les hommes de l'Age d'airain, robustes comme le frêne, ne se plaisaient qu'aux injures et aux travaux d'Arès. « Leur coeur impitoyable avait la dureté de l'acier ; leur force était indomptable, leurs bras invincibles. » Ils finirent par s'égorger mutuellement. De cette génération cependant datent la découverte des premiers métaux et les premiers efforts de la civilisation.

Age des héros.

Après l'âge d'airain, Hésiode plaçait l'âge des héros, peuplé par les vaillants guerriers qui combattirent devant Thèbes et sous les murs de Troie. La référence à l’âge héroïque apparaît uniquement dans le récit d'Hésiode. Bien qu'il ait été "plus noble et plus juste», il fut néanmoins détruit par les guerres comme celle de Thèbes ou de Troie. Pourtant, parmi les gens de l’âge héroïque certains ne disparaitront jamais car ils habitent désormais et pour toujours dans les îles des Bienheureux, un endroit idyllique dirigé par Cronos, qui, de cette manière, maintient vivant l'âge d'or pour un nombre restreint de héros.

❖ Age de fer.

L'âge de fer par CORTONA
1641 Palais Pitti

Mais l'opinion la plus répandue faisait succéder à l'âge d'airain l'Age de fer, celui des hommes actuels, époque de misères et de crimes « où l’on ne respecte ni la foi des serments, ni la justice, ni la vertu ». texte

Voici comment s’expliquait la déchéance progressive de l’Humanité. Tant que Cronos avait régné, l'entente s'était maintenue entre les dieux et les hommes. « Alors, dit Hésiode, les repas étaient communs, les assemblées étaient communes entre les dieux immortels et les humains. » Tout changea avec l'avènement des Olympiens. Zeus prétendit imposer aux hommes sa suprématie divine.