Le Grenier de Clio : Mythologie romaine.

Catulle

Catulle (C. Valerius Catullus) est un poète romain qui introduisit la poésie personnelle à Rome.

Catulle chez Lesbia

Selon Suétone, il serait né vers 87 avant notre ère à Vérone en Gaule cisalpine ou peut-être à Sirmio (aujourd'hui Sirmione) sur le lac Benacus (aujourd'hui lac de Garde) où il avait une villa. Il mourut en 54 avant notre ère à Rome.

Il était d'une grande famille de Vérone. Mais il passa une grande partie de sa vie à Rome, où il s'éprit de Clodia, soeur de Clodius, l'ennemi de Cicéron, qu'il appelle Lesbia dans ses poèmes.

Il est le plus original des «  poètes nouveaux », cénacle de poètes qui se détournaient des classiques grecs pour leur préférer les poètes alexandrins et en particulier de Callimaque. Catulle a laissé un recueil de 116 pièces d'inspiration et de rythmes divers de petites épopées (épyllions) dans le goût alexandrin (les Noces de Thétis et Pélée, la Chevelure de Bérénice, Attis), des poèmes adressés à Lesbie, à ses amis, des invectives...

Poème à lui même :

Malheureux Catulle, mets un terme à ton ineptie ; ce que tu vois perdu, tiens-le pour perdu. D'éblouissants soleils brillèrent jadis pour toi, lorsque tu accourais aux fréquents rendez-vous d'une femme chère à nos coeurs comme aucune ne le sera jamais ; heureux moments ! signalés par tant d'ébats joyeux : ce que tu voulais, ton amante le voulait aussi. Oh ! oui, d'éblouissants soleils brillèrent pour toi ! mais maintenant, elle ne veut plus ; toi-même, faible coeur, cesse de vouloir ; ne poursuis pas une amante qui fuit ; ne fais pas le malheur de ta vie. Adieu, femme ! déjà Catulle endurcit son âme ; il n'ira pas te chercher ni te prier quand tu le repousses. Toi aussi, tu pleureras, lorsque personne ne te priera plus ! Scélérate, sois maudite ! Quel sort t'est réservé ? Qui, maintenant, te recherchera ? Qui te trouvera jolie ? Qui aimeras-tu maintenant ? De quel homme va-t-on dire que tu es la conquête ? Pour qui tes baisers ? De qui vas-tu mordre les lèvres ?... Mais toi, Catulle, tiens bon et endurcis ton âme !
Traduction de M. Rat, Catulle. Oeuvres, Paris, 1931