Le Grenier de Clio : Mythologie mésopotamienne.

Elam

Le grand plateau central de l'Iran se situe à l'est de la  Mésopotamie, où il est barré par les monts Zagros. Le Zagros occidental a vu quelques-unes des premières communautés agricoles s'installer sur ses pentes ; plus au sud, du flanc sud-ouest de la montagne au golfe Persique, s'étend l'Élam, foyer de la première civilisation urbaine perse. Au centre et à l'est du plateau, les déserts salés et inhospitaliers étaient, dans l'Antiquité, bornés, sur leurs faces septentrionale et méridionale, par des routes traversant la région d'est en ouest. Au nord, des chaînes de montagnes séparaient le plateau de la mer Caspienne et de l'Asie centrale.


Sur cette terre au climat et à la géographie variés, la vie rurale trouva des conditions favorables à son développement.

Fileuse de Suse du VIIe siècle, Musée du Louvre

Des vestiges archéologiques attestent l'existence dans la région, dès 6000 avant notre ère d'un certain nombre de cultures, ce qui laisse à penser que l'Iran était occupé par plusieurs groupes ethniques de traditions différentes. Ce qui caractérise les années 3000 avant notre ère, dans cette région, c'est la remarquable poterie qui a été découverte sur de nombreux sites.*

A la fin de ce même millénaire, certains centres urbains utilisaient une écriture pictographique. Des tablettes d'argile gravées de signes proto-élamites ont été trouvées en plusieurs endroits, dont Suse, en Élam, et Chahr-i Sokhteh, près de l'actuelle frontière afghane. Au trosième millénaire, cette ville faisait le commerce du lapis-lazuli. De grandes quantités des pierres semi-précieuses trouvées, par exemple à Our, en Mésopotamie, provenaient probablement d'Afghanistan, via Chahr-i Sokhteh. On a également trouvé à Tepe Hissar, sur la route du Nord, de grandes quantités de lapis-lazuli.

 

Le Kerman, région littorale méridionale de l'Iran, semble avoir été le centre d'une civilisation en relations avec l'Élam à l'ouest et l'Afghanistan à l'est. Ces populations travaillaient merveilleusement le métal ; mais les objets archéologiques de la région, postérieurs à 1900 avant notre ère environ, sont très peu nombreux. Le royaume élamite, au sud-ouest - l'actuel Khouzistan fut très tôt un centre de travail du bronze et du cuivre où opéraient des artisans particulièrement talentueux. L'Élam était en partie une région de hautes terres, riche en minerais, pierres et bois, dont il faisait commerce avec les Sumériens. Cette contrée était moins ouverte aux influences extérieures que la zone de basse altitude - la Susiane, une extension de la plaine mésopotamienne qui, à certains moments, subit la domination des États de cette région. Sa culture s'en trouva influencée, et, dans la première moitié du IIe millénaire, les textes administratifs des dirigeants locaux restèrent rédigés en akkadien et en sumérien un certain temps après que la région eut cessé d'être contrôlée par Akkad et la troisième dynastie d'Our.
Les reliefs sculptés dans la pierre - une tradition élamite - remontent au deuxième millénaire avant notre ère, même s'ils ont été plus nombreux à une date ultérieure. Les reliefs monumentaux ont également été une particularité des périodes achéménide, parthe et sassanide, et ils furent même remis à l'honneur au XIXe siècle de notre ère par les souverains qadjars. Mais les oeuvres d'art les plus achevées de ce peuple - des objets moulés en bronze, en or, en argent, ou en terre cuite - datent de la période élamite moyenne (1450-1100 avant notre ère).
Outre Suse, la cité la plus connue, la civilisation élamite comptait des centres importants tels qu'Anchan, à l'ouest de Persépolis, dans le Fars. Haft Tepe, au sud de Suse, se situerait sur le site de Kabnak, construite au XIVe siècle avant notre ère par le roi de Suse et d'Anchan. Au sud-est de Suse, à Choga Zanbil, on a mis au jour les ruines de la capitale fondée par le roi Ountash-Napirisha (vers 1260-1235 avant notre ère).
Les inscriptions de cette période étaient rédigées en élamite, une langue sans liens avec aucune autre et qui n'a été que partiellement déchiffrée. En 1168 avant notre ère, les Elamites attaquèrent Babylone et rapportèrent à Suse le Code des lois d'Hammourabi, ainsi que d'autres documents qui y furent découverts au XIXe siècle. Vers 1100 avant notre ère, une défaite infligée par les Babyloniens mit un terme à la gloire de l'Élam. Après le bref sursaut des VIIe et VIIe siècles avant notre ère, l'Élam fut totalement vaincu et dévasté par les Assyriens. L'un des résultats de cette dévastation fut d'attirer en Élam les tribus perses.

Divinités

Humban (Khumban)
Dieu principal de la royauté élamite sous la dynastie d'Awan, et il occupe encore une place importante durant celle de Simashki (fin du troisième millénaire et début du second). Il est supplanté par Napirisha, le grand dieu du pays d'Anshan. Sa parèdre est la déesse Pinikir, la "Grande Épouse".
Hutran
Il était le fils du dieu suprême Humban et de Kiririsha. Il n'y a pas de temples ou d'autres édifices religieux connus.
Inshushinak (Ninsusinak)
Son nom signifie en sumérien In-Shushinak, "seigneur de Suse", il est effectivement le dieu tutélaire de la ville de Suse qui accorde au roi le pouvoir sur cette ville. C'est aussi une divinité du monde des morts. Assisté de deux autres dieux, Ishme-karab et Lagamar, il juge les âmes des défunts. Une ziggourat lui été dédie dans un quartier sacré de Suse ainsi que dans la ville de Dur-Untash (Choga-Zambil) de la province du Khouzestan (Iran)
Ishmekarab (Ishnikarab)
Déesse qui partageait avec Inshushinak, la superbe ziggourat située dans la ville de Dur-Untash (Choga-Zambil) de la province du Khouzestan (Iran)
Jabru
Dieu de l'Au delà, père de de toutes les divinités élamites. Il est l'équivalent de l'akkadien, Anu.
Kiririsha
Déesse suprême ("la Déesse Grande"); déesse tutélaire de Liyan (port du golfe Persique), elle est la parèdre de Napirisha et le couple supplanta Humba / Pinikir; En tant que déesse-mère et déesse de la fertilité, elle s'apparente à la déesse sumérienne Ninhursag et aussi à Ishtar. Elle passe pour la mère de Hutran.
Lagamar (Lagamal)
Divinité infernale qui accueille les morts avec Ishmekarap et les accompagne devant le juge divin Inshushinak; fille (ou fils) du dieu des eaux, selon une tradition tardive.
Lahurati
Dieu qui semble avoir été l'équivalent du dieu dieu akkadien Ninurta.
Nahhunte
Dieu solaire, du Commerce, des contrats et de la Justice. Il est l'équivalent du dieu mésopotamien Shamash.
Napirisha
Grand dieu d'Anshan, qui semble avoir succédé à Humban (parfois identifié à lui); ils ont la même parèdre, Kiririsha
Napratep
Divinités de la Nourriture.
Narrunte
Divinité mère d'origine inconnue, qui était vénérée à toutes les époques de l'histoire élamite. Elle était aussi une déesse de la victoire et apparaît dans les textes assyriens comme la soeur des Sept ou Sept Dieux d'Elam, les Sebittu.
Pinikir
Déesse mère de grande importante sous la dynasite d'Awan (XXIIIe siècle). Avec Humban, elle forme le couple divin principal de cette époque. Mais petit à petit elle remplacée par d'autres déesses, dont la plus principale est Kiririsha. Elle avait un temple à Dur-Untash (Tchoga Zanbil).
Reshep (Resheph)
Dieu de la foudre, de la guerre et de la peste, d'origine cananéenne et que l'on retrouve dans de nombreuses mythologies du Proche-Orient

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