Okiku (お菊人形) est une servante, héroïne du célèbre conte de fantômes « Okiku et le Manoir des Assiettes ».

Toyokuni III / Kunisada (1786 - 1864)
Le maléfique samouraï Asayama Tetsuzan accusait à tort la servante Okiku d'avoir perdu un plat d'un précieux service de dix pièces.
Il lui promit de lui pardonner si elle cédait à ses avances, mais elle refusa, même après que son serviteur l'eut torturée, la jetant dans un puits à plusieurs reprises.
Le couple finit par tuer Okiku. Après le meurtre, le fantôme d'Okiku revint les hanter, comptant sans cesse les plats et poussant un cri au chiffre dix.
Ici, elle apparaît dans un filet de fumée s'échappant d'un chrysanthème en pot, son homonyme (kiku), tendant un plat avec une expression désemparée. Un jeune samouraï saisit son sabre tandis qu'une beauté lui sourit et qu'un homme se recroqueville à droite.
Dans une autre histoire beaucoup plus moderne Okiku est une poupée possédée qui connaît de nombreuses versions différentes

La poupée fut achetée à Hokkaido en 1918 par un Eikichi Suzuki agé de dix-sept ans, pour sa sœur de trois ans, Kikuko (également appelée Kiyoko dans d'autres récits). On raconte qu'elle aimait tellement sa nouvelle poupée qu'elle l'emportait partout et elle dormait avec elle.
Kikuko mourut tragiquement subitement l'année suivante, des suites d'un rhume. La famille conserva la poupée dans le sanctuaire familial en souvenir de sa disparition et lui rendit hommage. Ils la baptisèrent « Okiku », du nom de l'enfant qu'ils avaient perdu. Peu à peu, ils commencèrent à remarquer une chose étrange.
La poupée avait une coiffure « okappa », courante chez les poupées japonaises traditionnelles. Ses cheveux étaient coupés au niveau de la mâchoire et une courte frange recouvrait le front. Les cheveux de la poupée Okiku repoussait lentement mais sûrement. On interpréta cela comme un signe que la poupée était possédée par l'esprit tourmenté de la jeune fille.
Des années plus tard, en 1938, le père de Kikuko confia la poupée Okiku au temple Mannenji pour qu'il en prenne soin, car lui et sa famille devaient déménager pour son travail. Les prêtres devaient lui couper les cheveux tous les ans afin qu'ils ne dépassent jamais ses genoux.
Aujourd'hui encore, on peut visiter le temple d'Hokkaido pour voir la poupée Okiku de ses propres yeux, mais les photos sont interdites.