Le Grenier de Clio : Mythologie japonaise.

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Quand la culture chinoise fut importée au Japon, le Bouddhisme, le Confucianisme, le Taoïsme et le Yin-Yang n'ont pas supplanté la religion indigène mais furent graduellement incorporés aux rituels Shintô et aux fêtes locales.

shinto

En 768, le plus grand lieu saint et le plus sacré Shintô à Ise devint ainsi un temple Bouddhiste. Le Bouddhisme et le Shintoïsme peuvent être considérés comme des religions duales. Cette union est appelée Ryobu Shintô, ou "Shintô Duo" et a été rendue possible grâce à la doctrine appelée "honji suijaku", ce qui signifie " traces des manifestations des éléments d'origine. " Les dieux de Shintô ont été considérés comme "les traces" de Bouddha", c'est-à-dire qu'ils étaient les avatars de divers bodhisattvas, ou les incarnations précédentes de Bouddha.

Pendant la période Tokugawa (1603-1868), un groupe de savants a commencé à étudier ce qu'ils ont appelé kokugakushu, qu'on peut traduire par "Etudes Natales," ou "Nativisme", ou, moins exactement, "Etudes japonaises." Le kokugakushu a pour tâche de retrouver la culture japonaise d'origine. L'objet central de leur étude était le Shintoïsme comme la religion originale du Japon. Ce Shintô diffère incontestablement de l'original, principalement parce que le kokugakushu essayait d'inventer une religion nationale capable d'unifier un pays.

Des récits et des renseignements mythologiques se rencontrent aussi dans les oraisons liturgiques, norito, incluses dans le huitième volume du cérémonial achevé en 927, l'Engishiki, qui fournit beaucoup de renseignements sur les questions shintôïques.

Histoire.

Conformément à l'usage chinois, le gouvernement japonais ordonna en 713 aux autorités locales de rédiger des descriptions détaillées de leur province. Ces volumes reçurent le nom de Fudoki ; la plus grande partie de ces monographies a disparu ; il ne subsiste que cinq Fudoki et des fragments des autres. C'est une source précieuse, car elle nous donne les traditions locales, qui aident à comprendre les anciens mythes.

On trouve aussi des récits mythologiques dans la grande et première anthologie des poésies japonaises, le Manyôshû, compilé au vicie siècle. Dans les généalogies de la noblesse ancienne, le Shôjiroku, rédigées en 814, nous trouvons aussi des vestiges des anciennes traditions. A ces sources écrites s'ajoutent les études du folklore japonais qui, au cours des dernières trente années, ont été menées avec beaucoup d'entrain et qui, par leur nombreuses publications concernant les traditions locales, ont permis de voir un peu plus clair dans les anciens récits.

Les études du folklore des îles Ryûkyû ont beaucoup contribué à la compréhension du rôle de la femme dans les anciennes traditions (N. Matsumoto, « L'état actuel des études de folklore au Japon », p. 228, n° 10. Japon et Extrême Orient, Paris, 1924).
Ces études folkloriques sont surtout intéressantes pour la religion primitive du Japon, car le Shintô officiel a subi au cours de l'histoire l'influence d'idées étrangères et, de ce fait, certaines modifications y ont été apportées.