Momification.

Diodore de Sicile apporte quelques détails supplémentaires

En apprenant les usages des Égyptiens concernant leurs morts, on ne serait pas moins surpris de la particularité de leurs moeurs. En effet, quand il y a un mort chez eux, les parents et les amis s'enduisent tous la tête de boue et parcourent les rues en chantant des thrènes jusqu'à ce qu'on ensevelisse le corps. Et, vraiment, ils ne prennent ni bain, ni vin, ni quelque aliment d'importance, et ne s'habillent pas de vêtements brillants. Il y a trois classes de funérailles, la plus dispendieuse, la moyenne, la plus modeste. Pour la première on dépense, dit-on, un talent d'argent, pour la deuxième vingt mines, et pour la dernière les dépenses sont, disent-ils, tout à fait minimes.
Les personnes chargées de traiter les corps sont des spécialistes qui ont reçu cette science de leur famille : ils présentent aux familiers du mort la liste écrite de chaque dépense nécessitée par les funérailles et leur demandent le mode de paiement qu'ils désirent pour le corps. Quand ils sont parvenus à un accord complet et qu'ils ont pris possession du cadavre, ils confient le corps aux préposés chargés des soins habituels. En premier, l'homme appelé scribe, quand le corps a été déposé à terre, dessine sur le flanc gauche toute la partie à entailler ; ensuite, celui qu'on appelle l'inciseur, une pierre d'Éthiopie en main et entaillant la chair selon les prescriptions de la loi, prend aussitôt la fuite en courant tandis que l'assistance le poursuit, lui jette des pierres et lui lance aussi des imprécations, comme pour détourner sur lui la souillure : car ils estiment qu'est haïssable tout être qui fait violence au corps d'un congénère en lui causant des blessures ou d'une manière générale en lui faisant mal.
Les embaumeurs, comme on les appelle, sont, eux, jugés dignes de toutes sortes d'honneurs et de respect, parce qu'ils fréquentent les prêtres et ont accès sans entraves au sanctuaire en tant que personnes pures. Une fois qu'ils sont réunis pour traiter le corps incisé, l'un d'eux abaisse la main et la porte, par l'ouverture découpée dans le cadavre, dans le thorax, et il en retire tout sauf les reins et le coeur, tandis qu'un autre lave chaque viscère en le nettoyant avec du vin de palme et des parfums. Au total, ils évaluent à plus de trente jours la durée des soins à donner à tout le corps avec d'abord de la résine de cèdre et d'autres substances, puis de la myrrhe, du cinnamome et des substances qui assurent non seulement une longue conservation mais aussi d'agréables odeurs.
Après traitement, ils remettent aux parents du mort le corps dont chaque partie est si intégralement conservée que même les poils subsistent sur les paupières et les sourcils et que l'aspect physique reste inchangé, et qu'on reconnaît les particularités de la forme. C'est pourquoi beaucoup d'Égyptiens conservent le corps de leurs ancêtres dans des chambres splendides pour voir directement ceux qui les ont précédés dans la mort bien des générations avant leur propre naissance, si bien que, à voir la taille et l'enveloppe du corps de chacun, ainsi que les traits particuliers de son aspect, ils éprouvent un étrange apaisement, comme s'ils les avaient pour spectateurs de leur vie.

➤ Alliance

Pourquoi porte-t-on une bague à l'annuaire de la main gauche ?
Cette pratique serait en rapport avec le traitement des corps par les embaumeurs égyptiens. Voila ce que rapporte Aulu-Gelle dans les "Nuits attiques", livre X, chapitre X

Nous savons que les anciens Grecs portaient un anneau à la main gauche, au doigt voisin du plus petit. Le même usage devint, dit-on, général chez les Romains.
Voici la cause qu'en rapporte Apion, dans ses Égyptiaques : En disséquant les corps humains, selon la coutume égyptienne, la science, appelée par les Grecs anatomie, fit découvrir un nerf très délié, partant de ce seul doigt pour se diriger vers le cœur où il vient aboutir, et l'on accorda cette distinction à ce doigt, à cause de ce lien, de cette espèce de rapport qui l'unit au cœur, la partie noble de l'homme.