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Le bouddhisme tibétain est également connu en Occident sous le nom de lamaïsme. Forme de bouddhisme Mahâyâna pratiquée non seulement au Tibet, mais aussi dans les contrées avoisinantes de l'Himalaya comme le Népal ou le Laddakh.

❖ Lamaïsme

Le bouddhisme tibétain est caractérisé par le mélange d'anciennes règles monastiques du Sarvâstivâda et de méthodes cultuelles du Vajrayâna. Les bases du bouddhisme tibétain furent établies au VIIIe siècle par Padmasambhava et par l'érudit indien Shântirakshita, sous la protection du roi Trisong Detsen (755-797).

Trisnong Detsen
Trisong Detsen au monastère de Samyé

Cette première vague d'expansion de la doctrine bouddhique à travers le Tibet prit fin vers le milieu du IXe siècle. Les enseignements de l'école Nyingmapa font référence à cette période. Après une ère de persécutions pour raisons politiques, le bouddhisme connut une forme de renaissance au XIe siècle. C'est à cette époque que naquirent notamment les écoles Kagyüpa et Sakyapa. Une grande partie des Écritures bouddhiques indiennes fut traduite en tibétain (Kangyur/Tengyur).  A la fin du XIVe siècle apparut l'école Gelugpa, la dernière des quatre grandes écoles du bouddhisme tibétain. Chacune de ces quatre obédiences se caractérise par une manière particulière d'opérer la synthèse entre la théorie philosophique et l'application pratique à la méditation.
Avant l'introduction du bouddhisme, le Tibet était dominé par une royauté soutenue par la religion Bön. C'est sous le règne du roi Songtsen Gampo (620-649) que la maison royale tibétaine se tourna vers le bouddhisme. Cinq générations plus tard, le bouddhisme devenait religion d'État. La fondation du monastère de Samye (775) s'accompagna de l'ordination des premiers moines tibétains.
Après des débats internes qui l'opposèrent au bouddhisme ch’an chinois (Zen), la doctrine des Mâdhyamika fut finalement déclarée doctrine officielle. Le renouveau de la religion Bön suscita des persécutions contre les moines bouddhistes ordonnés, sous le règne de Langdamra (838-842). Les membres de la « Communauté blanche », qui étaient des laïcs mariés, vêtus de robes blanches, échappèrent aux poursuites. C'est de leur héritage que se réclame l'école Nyingmapa.

Tsongkhapa
Tsongkhapa et ses fils spirituels
Gyaltsabje et Khädrubje

La deuxième vague d'expansion de la doctrine bouddhique partit du Tibet occidental sous l'impulsion missionnaire d'Atîsha. Ce renouveau d'intérêt pour le bouddhisme au centre duquel se trouvaient réaffirmées l'importance et l'autorité de la transmission directe de maître à disciple, aboutit à la fondation du principal monastère de l'école Sakyapa en 1073 et aux voyages du  traducteur Marpa, père de l'école Kagyupa. Certains maîtres bouddhistes (Lama) influencèrent de manière décisive l'élaboration de cette tradition monastique et l'intense effort de continuité par rapport au bouddhisme indien, et conférèrent au bouddhisme tibétain sa forme particulière. Le plus important de tous les maîtres fut le réformateur Tsongkhapa, émanation du Bouddha Manjushri, qui ordonna à nouveau les différentes traditions en ensemble cohérent et donna naissance à l’école Gelugpa avec la fondation du monastère de Landen en 1409
D'autres traditions comme celle du Chöd produisirent une remarquable littérature religieuse, mais ne s'accompagnèrent pas de création monastique; elles finirent, par se fondre dans les grandes écoles existantes. L'origine de leur, apparition s'explique par la persistance, parallèlement au mouvement monacal, d'une tendance proche de l'idéal des Mahasiddha indiens.
Outre les règles de discipline (Vinaya), le bouddhisme tibétain repose sur deux piliers qui sont les doctrines mahayanistes de Nâgârjuna et d'Asanga. La logique n'est pas considérée comme un moyen susceptible de faciliter la compréhension du  dogme. Les Tantra marquent le passage de la théorie à l'expérience directe.

Le bouddhisme tibétain comprend de nombreuses sectes, dont les plus importantes sont les sectes Nyingmapa, Kagyupa, Sakyapa et Gelugpa. On classe les sectes Nyingmapa, Kagyupa et Sakyapa sous l'étiquette des Bonnets Rouges, tandis que la secte Gelukpa est appelée secte des Bonnets Jaunes.

  Epoque Ecole Initiateurs Fondateurs Monastères
Non
réformée
Xe siècle Nyingmapa Padmasambhava   Samyé,
Mindroling
Semi
réformée
XIe siècle Sakyapa Drogmi Könchog Gyelpo Sakya
  Kadampa Atisa Dromtön Nethang, Reting
XIIe siècle Kagyupa Tilopa,Naropa,
Marpa, Milarepa
Gampopa  
XIIIe siècle Jonangpa   Yumo Mikyo Dorje Mongolie
Réformée XVe siècle Gelugpa   Tsongkhapa Sera, Drepung,
Ganden, Labrang,
Tashilhumpo,
Kumbum