Anhour.

Dieu de la Haute Égypte, Anhour, Onouris ou Inhert est un chasseur des animaux menaçants, un dieu guerrier, le patron des armées et le protecteur des soldats. Les épithètes d'Anhour le caractérisaient comme une divinité pleine de force et de vigueur. Il était le "taureau de Thinis", ou le "fort de bras". Il est associé à la légende complexe de la Déesse Lointaine. Dès l'époque Thinite, Onouris fut le dieu funéraire d'Abydos et la divinité locale la plus importante ; il avait le titre de Khentamentiou, "celui qui préside aux occidentaux", et fut par la suite remplacé par Osiris.
A la fin du Nouvel Empire Sopdou et Onouris agissaient en tant que gardiens des morts des tombes royales.

❖ Dieu guerrier

Anhour ou Onouris

• Onouris était adoré à Thinis (ou This) cité proche d'Abydos et la ville natale des rois de la première dynastie. Thinis était un grand centre militaire où se trouvait une importante garnison avec des armes et des chars capable d'intervenir rapidement en cas d'opérations militaires. Les soldats participaient à des fêtes et à des célébrations et faisaient des offrandes à son temple, qui accumula une richesse considérable.

En plus des fêtes habituelles en l'honneur de la divinité, d'autres spectacles en l'honneur d'Anhour comprenaient des batailles simulées qui servaient à montrer la puissance de l'armée et la prouesse de ces guerriers.

Anhour était le guerrier modèle des soldats du Pharaon et il passait pour un «sauveur». Les soldats portaient sur eux une petite statue d'Anhour en guise d'amulette pour leur porter chance.

• Un deuxième centre de culte dédié à Anhour était situé à Sebennytos, à l'est de la ville de Sais, dans le nord du delta du Nil, en Basse-Égypte.

Les Grecs à l’époque Ptolémaïque l’ont associé à Arès, dieu grec de la Guerre. Lors de la conquête de l'Égypte par les romains, Auguste s'est fait représenter sur les murs du temple de Kalabsha en Nubie avec la coiffe d'Anhour pour montrer ainsi la suprématie de Rome.

❖ Méhyt

Anhour et Méhyt © Glyptothèque Ny Carlsberg de Copenhague

Au cours de la XIe dynastie on racontait qu'Anhour avait ramené son épouse Méhyt (ou Méhit) de la lointaine Nubie, ce que reflète la signification de son nom : "celui qui ramène du lointain". La déesse Méhyt était représentée au début de la période dynastique comme une lionne couchée avec trois ou quatre lances recourbées derrière elle.
A partir du Nouvel Empire, elle est présentée comme une femme à tête de lionne coiffée de la couronne atef.

Des sources tardives identifient ce mythe à celui de la «déesse lointaine», dans lequel l'Œil de Rê - une divinité solaire qui peut prendre la forme de plusieurs déesses - s'enfuit loin de son père Rê, qui envoie des dieux pour la faire revenir.

Dans la version avec Anhour et Mehyt, Anhour est syncrétisé avec Shou et Mehyt avec Tefnout, la sœur et épouse de Shou. Tefnout représentait parfois la lune, Mehyt pouvait aussi représenter la pleine lune. Son retour à sa place auprès de Rê pourrait donc représenter la restauration de l'Œil d'Horus, symbole de la lune et de l'ordre divin du cosmos.

 

❖ Iconographie

Anhour

Anhour a les traits d'un guerrier coiffé d'une perruque ornée de quatre hautes plumes, portant une barbe postiche et un uraeus sur le front. Parfois il apparait comme un homme à tête de lion ce qui représente la force et la puissance. Il est vêtu d'une robe ou d'un pagne plus ou moins long.
On le représente souvent tenant une lance en main et dans d'autre cas il tient une cordelette avec laquelle il ramena "la Lointaine".