Judaïsme

Les rites de passage

En signe d'alliance entre Dieu et les juifs, la Torah institue la circoncision des jeunes garçons. Un spécialiste, le mohel, procède à l'ablation du prépuce le huitième jour suivant la naissance.
À treize ans, le jeune juif accède à la responsabilité devant la Loi. Il devient alors bar mitzvah («fils du commandement»), un adulte du point de vue religieux. Il peut prendre part aux offices, faire partie du mynian et jouir du privilège de lire un passage de la Torah, en hébreu, au cours d'un service liturgique. Cette première lecture donne souvent lieu à une fête. Dans le judaïsme orthodoxe, les filles marquent leur douzième année par la cérémonie du bat chayil et, dans les cultes progressistes, elles deviennent bat mitzvah à l'âge de treize ans.

La cérémonie de mariage a lieu sous un dais, le chuppah, en général dans une synagogue ou en plein air. Quand l'époux a passé l'anneau à l'index de la mariée, le contrat de mariage est lu à haute voix. À la fin de la cérémonie, le jeune marié écrase un verre en souvenir
de la destruction du temple de Jérusalem. Dans les milieux orthodoxes, les célébrations se prolongent pendant une semaine et, chaque nuit, on répète les sept bénédictions.
La loi juive exige que le corps du défunt soit dès que possible enterré dans un sol consacré. Le corps est d'abord lavé, oint d'épices, enveloppé dans un drap blanc et placé dans un simple cercueil de bois. Lors des funérailles, les personnes atteintes par le deuil déchirent leurs vêtements; pendant un an et à chaque office, elles récitent le kaddish, ou déclaration de foi, dans la synagogue; puis chaque année, à l'anniversaire du décès.

Les traditions et les sectes juives.

Pour les juifs orthodoxes, toute autorité tient sa légitimité de la volonté divine telle qu'elle est exprimée dans la Torah et interprétée dans la tradition rabbinique. Le rôle principal de la raison humaine est de comprendre et d'appliquer les préceptes de cette Loi. L'observance des rituels et l'obligation d'étudier la Loi vont de pair avec la rigueur du comportement moral.
Le judaïsme orthodoxe a néanmoins engendré des traditions bien distinctes : la tradition askhénaze s'est développée dans les communautés d'Allemagne et de Pologne; la tradition séfarade est représentée par les juifs de tout le pourtour de la Méditerranée. Les sectes hassidiques d'Europe de l'Est et des communautés d'Orient et d'Afrique du Nord ont également cultivé leurs propres rites. La légitimité judaïque leur est reconnue aussi longtemps qu'elles ne remettent pas en cause le concept d'autorité divine.
Au xixe siècle et au début du xie siècle, diverses tendances modernistes ont vu le jour en Europe et aux États-Unis. Elles ont pris leur distance avec la stricte observance des rites traditionnels et orthodoxes et donné naissance à des courants réformateurs et libéraux. Ils rejettent la sùprématie de la Torah et l'autorité rabbinique et soutiennent que les pratiques juives devraient tenir compte de l'évolution du monde et des situations particulières : adoption de la célébration des offices dans la langue vernaculaire (en remplacement de l'hébreu); mise sur un pied d'égalité des hommes et des femmes en matière religieuse, etc. Même s'ils déclenchent les réactions des orthodoxes, ces mouvements témoignent de la vitalité d'une religion plus de trois fois millénaire.

Les principales fêtes juives.

L'année juive normale est divisée en 12 mois lunaires de 29 et 30 jours. On ajoute un mois supplémentaire à 7 années de chaque cycle de 19 ans afin de ramener le calendrier en phase avec l'année solaire.
La liste des noms des mois est la suivante : nisan (mars-avril), lyyar (avril-mai), sivan (mai-juin), tammuz (juin-juillet), av (juillet-août), ellul (août-septembre), tishri (septembre-octobre), cheshvan (octobre-novembre), kislev (novembre-décembre), tevet (décembre-janvier), shevat (janvier-février), adar (février-mars).

PESSAH (Pâques), 15-22 nisan. Repas formel pour commémorer l'Exode d'Égypte; également, à l'origine, action de grâces pour les récoltes d'orge. On ne mange pas de levain.
SHAVUOT (Pentecôte), 6-7 sivan. Commémore le don de la Torah; également, à l'origine, action de grâces pour les récoltes de blé.
JEUNE D'AV, 9 av. Vingt-quatre heures de jeûne en mémoire de la destruction du temple de Jérusalem par le Babylonien Nabuchodonosor en 586 avant notre ère et par les Romains en 70 de notre ère.
ROSH HASHANA, 1-2 tishri. Nouvel an; célèbre l'«Anniversaire du monde». On porte du blanc en signe de repentir et on souffle dans des cornes de bélier en mémoire de l'alliance d'Abraham avec Dieu.
YOM KIPPOUR, 10 tishri. Jour du Grand Pardon, marqué par 24 heures de jeûne et de prières pour le pardon des péchés passés.
SUKKOT (les Tabernacles), 15-22 tishri. Commémoration des quarante ans d'errance dans le désert; on mange et on dort dans des cabanes recouvertes de branchages. Également, à l'origine, action de grâces pour les récoltes.
SIMCHAT TORAH, 22-23 tishri. Marque l'achèvement du cycle annuel des lectures de la Torah et le début d'un nouveau cycle.
CHANUKAH ou HANUKKAH (Fête des lumières), 25 kislev-3 tevet. Des bougies sont allumées sur une menora, ou chanukah, à sept branches pour commémorer la nouvelle dédicace du temple de Jérusalem par Judas Maccabeus en I 65 avant notre ère.
TU B'SHEVAT, 15 shevat. Plantation d'arbres.
PURIM, 14 adar. Lectures du Livre d'Esther, dons charitables et envoi de cadeaux en mémoire de la libération des juifs de Perse sauvés de la destruction.

Voir aussi les récits bibliques.