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Les grands dieux lituaniens

Les images de la Terre et de ses frères — vagues et imprécis comme le paysage de la Lituanie — terminent le monde mythologique du vieil animisme lituanien. En le quittant, nous devons monter sur un Olympe anthropomorphique dont les contours sont, malheureusement, mal dessinés et peu connus. L'histoire du paganisme lituanien nous offre un spectacle analogue à celui qui nous est offert par la mythologie slave. Des deux grandes divisions dont l'une embrasse la religion plus rudimentaire, répandue parmi les masses rustiques, et l'autre représente une mythologie supérieure et plus « organisée », c'est la première qui résiste mieux et se conserve dans le folklore et la tradition populaire. L'autre disparaît, pour ainsi dire, plus complètement, sous les coups du christianisme. Et cela d'autant plus que dans ses débuts le christianisme a été imposé par les armes des chevaliers de la Croix qui détruisaient les sanctuaires, brûlaient les objets du culte et exterminaient les prêtres païens. Dans ces conditions, on ne doit pas s'étonner que les traces matérielles et palpables de l'Olympe lituanien nous fassent défaut. Ce manque de données précises laisse aux investigateurs beaucoup ou peut-être même trop de liberté pour construire des hypothèses.

Lituaniens croyaient également à l’existence des bonnes fées (laumė), des sorcières (ragana), des gnomes espiègles ou bienfaisants (kaukas). Ils avaient encore des divinités domestiques, comme Žemepati, qui protégeaient les maisons et aidaient les femmes dans leurs tâches quotidiennes. Enfin, les âmes des défunts étaient un monde d’esprits qui hantaient ou fréquentaient constamment le monde des vivants et peuplaient la nature. En outre, toute la nature était plus ou moins divinisée, en particulier les arbres.