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Les peuples de la méso amérique.

❖ Toltèques

L’an 600 de notre ère va voir, sur les hauts plateaux mexicains, la chute de Teotihuacán, capitale de l’époque classique. Après elle, ce sont toutes les grandes civilisations classiques qui vont s’effondrer, pour des raisons qui ne sont pas encore complètement connues. Les causes en sont probablement à la fois des révoltes internes, rébellions de paysans accablés par la lourdeur des travaux communs, et l’irruption de populations étrangères, à l’idéologie guerrière, qui mettent l’accent sur la violence et sur la mort. Ces tribus viennent du sud-ouest des actuels États-Unis et de la frontière nord du Mexique. La plus belliqueuse d’entre elles est sans doute celle des Chichimèques, qui sera à l’origine des deux grandes civilisations postclassiques, celle des Toltèques d’abord, puis celle des Aztèques*. Avec les Toltèques, nous entrons dans l’histoire. Cette tribu, en effet, avait coutume de consigner ses annales dans des livres pictographiques en papier végétal ou sur peau de bête. Il est difficile de dire avec certitude qui étaient les Toltèques. Sous ce nom sont réunies deux tribus dont le mode de vie comme les conceptions religieuses étaient assez opposés. La lutte même de leurs dieux, nous le verrons, illustre assez bien cette antinomie. Le fond de la population était sans doute constitué de nomades barbares (ou plutôt semi-barbares, car ils possédaient une agriculture rudimentaire) de langue uto-azteca, les « Toltecas-Chichimecas ». À eux est venue s’ajouter une autre population, plus « civilisée », les « Nonoalcas », dont l’origine exacte prête encore à controverse : gens venus de Puebla ou de la côte du golfe du Mexique, ou encore, plus probablement, derniers représentants de la civilisation de Teotihuacán... En effet, après la chute de cette grande métropole, certains de ses habitants se réfugièrent dans d’autres villes de la vallée de Mexico, comme Atzcapotzalco, où ils restèrent sans doute pendant les deux cents ans qui séparent la chute de Teotihuacán de l’arrivée des nouveaux venus. Ces Nonoalcas sont bien différents des autres « Toltèques ». Agriculteurs, relativement pacifiques, ils vénèrent des dieux de la terre et de la végétation et ce n’est pas sans conflit qu’ils vont se fondre aux Toltecas belliqueux, zélateurs de dieux guerriers et avides de sang. Mais quelle est donc l’histoire de ces derniers ?