Le Grenier de Clio : Mythologie romaine.

SPQRDieux indigètes

Les dieux indigètes sont, à Rome, une catégorie de divinités extrêmement nombreuses, qui comprend toutes celles dont la fonction est limitée à l'accomplissement d'un acte précis et qui n'ont généralement pas d'existence en dehors de cet acte. Ici nous sommes très près d'une mentalité magique ou chaque action nécessite l'intervention d'un principe surnaturel.

On appelait indigitamenta les registres contenant la liste des dieux qui sont affectés à chaque événement de la vie d'un homme ou d'une femme depuis sa conception jusqu'à sa mort. Les intéressés peuvent y trouver les noms des puissances protectrices, avec les fonctions spéciales qui leur sont attribuées, et les rites qu'il faut accomplir pour se ménager leurs grâces.

Par exemple les divinités en rapport avec la naissance et l'enfance(voir la fiche sur Lucine et celle sur les divinités de la Naissance) ou la mort (voir la fiche sur les divinités infernales)
de Conseuius (le dieu de la conception),
en passant par la déesse qui apprend à marcher à l'enfant,
Abeona, qui guide premiers pas loin de la maison familiale
Adeona, qui l'y reconduit.
Potina, la déesse qui le fait boire, etc.
Nenia , la déesse des lamentations funèbres

De même, les nombreux dieux agrestes , qui président aux différents stades de la culture et de la végétation :
Segetia, pour les moissons
Lacturnus, qui fait monter le lait dans l'épi en formation, etc.
Certaines de divinités, comme Flore ou Proserpine, ont acquis peu à peu une personnalité plus marquée, notamment sous l'influence la mythologie hellénique.

D'autres divinités indigètes sont en rapport avec des lieux précis (cuisines, prisons, rues, carrefour...)
Janus pour les portes,
Cliuicola, avec rues en pente ;
Cardea, avec les gonds (cardines) des portes.
D'autres étaient chargées de guider le voyageur, en l'empêchant de prendre mauvais chemin.
Dans l'Enéide (XII, 795) , Virgile fait dire à Jupiter à l'attention de Junon qui avait pris fait et cause pour Turnus : "Quand donc en finira-t-on, chère épouse ? Qu'attendre encore ? Énée, tu le sais et le reconnais, au ciel sera un dieu indigète ; les destins l'élèveront jusqu'aux astres..."