Le Grenier de Clio : Mythologie romaine.

SPQRBellone.

Bellone est la déesse de la Guerre chez les Romain qui est sans doute d'origine sabine (Néris). Considérée comme épouse ou sœur de Mars, elle participait à ses côté à la bataille.

Elle fut identifiée à la déesse grecque Enyô.
Elle fut aussi identifiée avec la grande déesse de Comana d'Anatolie, dont le culte fut introduit à Rome par Sylla après la guerre contre Mithridate (vers 80 avant notre ère); elle serait apparue à Sylla dans une vision qui l'aurait exhorté à détruire impitoyablement ses ennemis.

Ses attributs sont le casque, la lance et l'épée. Sa fête était fixée au 3 juin.

◆ Culte

Bellone avait deux temples à Rome:
un très ancien et un autre près de la porte Carmentale et élevé en 296 avant notre ère hors de l'enceinte de la ville par Appius Claudius Caecus à l'occasion de la guerre samnite. Appius Claudius Caecus avait fait le vœu de le construire. La gens Claudii rénova le temple à plusieurs reprises et en assura la préservation. L'intérieur était décoré de peintures de bataille représentant Appius Claudius Caecus en général.

Départ des Volontaires
Janus et Bellone
Johan Beyer

On y recevait les étrangers que la loi ne permettait pas de recevoir dans la ville. Le Sénat romain y recevait les ambassades étrangères, les généraux avant leur triomphe et les personnes interdites d'entrée dans la ville. Juste devant le temple se dressait la columna bellica, symbole de la déclaration de guerre symbolique des Fétiales.

Les consuls ou les fétiaux lançaient, le plus loin possible sur un coin de terre acheté par un prisonnier réputé ennemi de Rome, un javelot trempé dans du sang, par-dessus la colonne comme s'ils se tenaient à la frontière d'un pays ennemi, pour lui déclarer la guerre. Cet acte se produisit pour la première fois lors de la guerre contre Pyrrhus.

Les fétiaux formaient un collège composé de vingt membres qui se cooptaient. Ils étaient les gardiens et les interprètes du jus fetiale, qui donnait la consécration religieuse aux relations internationales ; ils étaient appelés chaque fois où il était question de déclarer la guerre ou de conclure un traité.

Le culte de Bellone semble avoir fasciné et en même temps repoussé les foules en raison de la frénésie de ses adeptes qui s'infligeaient des blessures. Ses fanatici (fanatiques) dansaient frénétiquement au son des trompettes et des tambourins en se lacérant les chairs pour éclabousser de leur sang la statue divine, ou le boire.

◆ Iconographie

Départ des Volontaires
Départ des volontaires
François RUDE

Bellone est représentée coiffée d'un casque à plumes et vêtue d'une jupe surmontée d'une cuirasse. Elle tient à la main une arme, une lance, un bouclier ou un glaive, et parfois, elle sonne de la trompette pour lancer l'attaque.

On la représente aussi comme la conductrice effrayante d'un char et tenant une torche ou une arme à la main.

Bellone a été représentée dès la Renaissance par des peintres tels que Rembrandt et Rousseau et des sculpteurs comme Rodin.

Elle apparaît dans La célèbre sculpture La Marseillaise de François Rude.