Le Grenier de Clio : Mythologie mésopotamienne.

Nisaba

Nisaba (ou Nidaba, Nanibgal) était la déesse sumérienne de la Moisson et la déesse de l'Ecriture. Son nom signifie "La Dame de la répartition du grain". Elle passe pour la fille de An et d'Urash ou de Ninhursag et elle était la soeur de Ninsun (ou Ninsina), déesse de la Santé, avec qui elle partage de nombreux traits.

❖ Fonctions.

Ninhursag
Nisaba, milieu du III millénaire
(Musée Pergame de Berlin)

C'est dans la légende d' "Enki et l'Ordre du Monde" qu' Enki, le plus sage des dieux, confie les écritures à celle qui était, à ce moment là, la déesse du grain et des roseaux, roseaux dont on fait justement des calames pour écrire.
Nisaba est nommée "scribe des dieux", et Enki va jusqu'à lui construire une école afin qu'elle puisse mieux servir ceux qui en ont besoin. C'est elle conserve dans ses dossiers, les chroniques des événements, et effectue les diverses tâches de bibliothécaire et d'archiviste pour les autres divinités. C'est elle qui tient les registres du temple de Ninhursag à Kish.
Elle est également en charge du marquage des frontières locales.

Nisaba devient alors une déesse aux pouvoirs importants à qui Enki n'hésite à demander la main de sa fille. Puis elle les perd petit à petit. Elle doit d'abord les partager avec son époux, Haya, "celui qui tient en main le saint roseau" A la période babyloniene son époux est à son tour supplanté par Nabu, fils de Marduk et de Sarpanitu, qui s'occupe de l'Ecriture et du Savoir.
Nisaba est reléguée à la seule fonction de déesse de la Moisson.

La déesse était honorée par les scribes qui terminaient souvent leurs tablettes par la phrase rituelle "Que Nisaba soit louée".
Elle avait un temple dans la ville de Tell Harmal (banlieue de Bagdad) qui était aussi dédié à Hani, déesse administratrice des lois.
Elle avait aussi des sanctuaires dans les villes d'Eresh et d'Umma.

❖ Récits.

— Le roi d'Ur III se vantait que lors de ses études, il était «capable de soustraire et d'additionner à la perfection, de bien calculer et à faire des comptes car... la déesse Nisaba l'avait généreusement doté de sagesse et d'intelligence. »

— Un peu plus tard, au début du deuxième millénaire, un hymne fait les louanges d'un roi d'Isin en ces termes:
«Nisaba, la femme radieuse de joie, la véritable femme-scribe, la maîtresse de tout savoir, guida tes doigts sur l'argile, embellit l'écriture sur les tablettes, te fit la main resplendissante d'un calame d'or. La règle, la corde luisante de l'arpenteur, la coudée qui dispense la sagesse, Nisaba te les prodigua. »

❖ Filiation

Urash An
NISABA
Epouse* / amante Enfants
Haya