Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Linos

Linos (Gr. Λίνος; Lat. Linus) intervient dans deux légendes bien distinctes.

Suivant une tradition d'Argolide, Psamathé, la fille du roi Crotopos, avait eu d'Apollon un fils, Linos. Craignant le courroux de son père, elle exposa l'enfant. Des bergers le recueillirent, mais, peu après, il fut dévoré par des chiens accidentellement ou bien du fait de Crotopos. Psamathé ne put cacher sa douleur et découvrit ainsi sa faute. Furieux, son père la fit mettre à mort.

Ce double crime entraîna la colère d'Apollon qui envoya un monstre, Poiné, pour punir les Argiens, en arrachant les enfants de leurs mères. Coroebos, un jeune homme du pays, tua Poiné, provoquant l'apparition de la peste qui dévasta la ville. Interrogé l'oracle de Delphes ordonna aux Argiens d'établir un culte à la mémoire et en l'honneur de Linos et de Psamathé et aussitôt, l'épidémie cessa. Lors de ce culte il était de coutume de chanter un thrène et de sacrifier un chien errant.

Héraclès frappant Linos
Héraclès frappant Linos

Quant à Coroebos, l'oracle lui ordonna de ne pas retourner à Argos et de prendre un trépied du temple sur son dos. Quand le trépied lui tomberait des épaules, il fonderait une nouvelle ville. Ainsi fut fondée Mégare.

En Béotie, une autre légende donnait à Linos une Muse (Uranie, Calliope ou Terpsichore) pour mère. Au cours du temps sa généalogie se modifia puisqu'il apparait comme le fils d'Hermès car il avait importé l'alphabet phénicien en Grèce, ou bien le fils d'Oeagre, donc le frère d'Orphée.

Excellent musicien, il avait été chargé d'instruire Héraclès. Mais un jour que Linos s'était permis de réprimander trop sévèrement son élève indocile, le héros tua son maître d'un coup de plectre ou d'une pierre, d'un tabouret ou de sa lyre.

On racontait encore que Linos avait inventait l'harmonie et les cordes en boyau alors qu'on utilisait jusque là des cordes en lin. Il avait eu l'imprudence de rivaliser avec Apollon en prétendant qu'il jouait mieux de la lyre que le dieu. Ce dernier courroucé, l'aurait tué pour le punir de son insolente vanité.