Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Iris

Iris est la déesse de l'arc-en-ciel et la messagère des dieux de l'Olympe.

Iris
Iris par © Josephine Wall

Elle est la fille de Thaumas et d'Électre², sœur d'Arcé et des Harpyies. Non mentionnée dans l’odyssée, qui présente Hermès comme l'unique messager des dieux, Iris est, dans l’Iliade et dans les Hymnes Homériques, l'agile déesse qui se rend continuellement de l'Ida dans l'Olympe, chargée des messages divins, ou descend sur la terre pour annoncer aux mortels la volonté des Olympiens. Elle a aussi accès dans les profondeurs des eaux, et se glisse sous les vagues pour communiquer avec les dieux marins. C'est surtout Zeus et Héra qui se servent de son intermédiaire ; mais elle obéit de même aux ordres des autres dieux. Comme toutes les divinités inférieures, elle agit parfois de son propre mouvement et par bienveillance pour les hommes; c'est ainsi qu'elle appelle les vents pour plaire à Achille, sans que le héros l'ait invoquée.

Iris
Iris

Se manifestant aux yeux des mortels tantôt sous sa forme divine, tantôt sous une forme humaine, elle ne se borne pas à remplir machinalement sa mission dont elle est chargée, mais elle aide de ses conseils et de sa protection ceux avec lesquels elle se trouve en rapport.

Suivante des dieux, c'est elle qui introduit Thétis dans l'Olympe, enlève Aphrodite blessée du milieu de la mêlée, et, dételant les chevaux des chars des habitants du ciel, nourrit ces animaux divins de mets célestes. Sa rapidité lui vaut les surnoms suivants: Tacheia,  rapide; Podenémos, Aellopos, aussi rapide que le vent; Chrysopteros, aux ailes d'or.

Pour les poètes postérieurs à Homère, Iris apparaît encore comme la messagère des dieux; ainsi, Zeus l'envoie aux enfers puiser dans une coupe d'or l'eau du Styx sur laquelle les Immortels doivent prêter le terrible serment qu'ils ne peuvent enfreindre.

Iris
Iris et Jupiter © Palais de Versailles

A de rares intervalles, la fille de Thaumas, Iris aux pieds rapides vient, à travers le dos de la vaste mer, porter un message, toutes les fois qu'une contestation, une querelle s'est élevée entre les Immortels. Alors, si l'un des habitants de l'Olympe trahit la vérité, Zeus envoie Iris, vers cette région lointaine, chercher, pour le grand serment des dieux, dans un vase d'or, la fameuse eau glacée qui tombe d'un rocher haut et escarpé.
Hésiode, Théogonie (v. 780-787)

C'est encore elle qui prépare la couche du maître des dieux et d'Héra. Mais elle est plus particulièrement la messagère de cette déesse, dont elle préparait la toilette et le bain et ne lui apportait jamais de mauvaises nouvelles.

 

Aussi  épouse-t-elle ses haines. Détestés d’Héra, Héraclès et Léto sont aussi l'objet de la haine d'Iris. C'est sur son ordre qu'elle se rend en Sicile, sous les traits de Béroé, pour brûler les vaisseaux d'Énée. C'est encore elle qui se rend auprès de Didon, pour lui couper le cheveu fatal, et frayer un chemin à son âme. Cet emploi appartenait d'habitude à Perséphone, et Iris ne l'usurpe ici que parce que la reine de Carthage avait avancé elle-même l'heure de sa mort.
Suivant Callimaque, assise aux pieds de Junon, elle ne s'éloigne jamais du trône de sa maîtresse pour goûter les douceurs du sommeil. Elle n'ôte jamais sa ceinture ni ses sandales pour être prête le plus rapidement possible.

Iris
Junon, Flore et Iris par LEMOYNE

Parfois elle ne lui obéit pas en allant chercher Ilithye pour faire accoucher Léto.

Et les déesses envoyèrent Iris, de l'île aux belles demeures, afin d'amener Ilithye, lui promettant un grand collier noué de fils d'or et long de neuf coudées. Et elles lui ordonnèrent de l'appeler à l'insu d'Héra aux bras blancs, de peur que celle-ci, par ses paroles, la détournât de venir.
Et, dès que la rapide Iris aux pieds prompts comme le vent les eut entendues, elle partit en s'élançant et traversa rapidement l'espace. Et quand elle fut arrivée dans le haut Olympe, trône des Dieux, elle appela aussitôt Ilithye à la porte des demeures, et elle lui dit en paroles ailées et pressées tout ce que les déesses qui ont des demeures olympiennes lui avaient ordonné de dire, et elle persuada son coeur dans sa chère poitrine. Et toutes deux partirent, semblables par leurs pieds à des colombes timides.
Hymnes homériques à Apollon (v.102-118)

Messagère de Junon, déesse de l'air, elle abreuve d'eau les flancs des nuages, et glisse invisiblement sur l'arc-en-ciel, avec lequel elle est identifiée. De là ses noms Aeria, aérienne, Roscida, vaporeuse, et des mille nuances qui couvrent sa robe et ses ailes.

On représente habituellement Iris comme une déesse vierge; quelques mythologues lui donnent cependant pour amant Zéphyr, dont elle eut Pothos dans les poèmes plus tardifs (Nonnos Dionysiaques XLVII, 340).

❖ Culte

Les Déliens lui présentaient des offrandes consistant en basynies, (gâteaux de farine de froment et de miel), et en coccores  (figues sèches).

❖ Arts

Peu de statues représentant Iris sont parvenues jusqu'à nous; mais on la trouve figurée sur des vases et des bas-reliefs, C'est une belle jeune femme aux ailes d'or, quelquefois debout, vêtue de la tunique courte, les cheveux retenus par un bandeau, et des ailes attachées aux épaules et aux mollets; d'autres fois, glissant sur l'arc-en-ciel.
Ses attributs sont le caducée.

❖ Filiation

Électre Thaumas
IRIS
Époux Enfants
Zéphyr Eros