Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Héraclès

Dès qu'Héraclès fut assez âgé, Amphitryon lui donna une solide éducation aussi bien physique qu'intellectuelle mais ce n'était un élève facile alors qu'Iphiclès se montrait un élève docile et appliqué.

❖ Education

Hercule frappant Linos avec sa lyre
Nicolas Poussin

Amphitryon en personne lui apprit à conduire un char.
Castor d'Argos lui apprit à manier les armes, l'initia à la tactique militaire de l'infanterie et de la cavalerie et lui enseigna les premiers rudiments de stratégie militaire.
Harpalycos, un des fils d'Hermès fut son professeur de pugilat (Théocrite XXIV, 113 sqq).
Eurytos, fils de Mélanée et d'Œchalia, roi d'Œchalie, ou encore Rhadamanthe qui, en tant que Crétois, était fort expert en cet art, lui enseigna le tir à l'arc. Héraclès dépassa rapidement en adresse tous les archers et même il dépassait son compagnon Alcon, père des Phaléros, l'Argonaute, qui était capable de tirer à travers une série d'anneaux placés sur les casques de soldats rangés en file indienne, il pouvait fendre en deux des flèches placées sur la pointe d'une épée ou d'une lance.

Toutefois Héraclès ne reçut pas uniquement un enseignement sportif ou militaire. On ne sait pas qui lui enseigna à Héraclès la philosophie, mais il avait également des connaissances en ces autres matières.
Linos
, fils de la Muse Calioppe ou Terpsichore, lui enseigna la mélodie.
Eumolpos, fils de Poséidon et de Chioné, apprit à Héraclès à chanter et à jouer de la Lyre.
Un jour qu'Eumolpos était absent, Linos donna à sa place la leçon de musique; mais Héraclès refusa de modifier les principes que lui avait enseignés Eumolpos, et, comme Linos le battait pour le punir de son entêtement et de sa médiocrité, il le tua d'un coup de lyre (tabouret, pierre ou plectre selon les auteurs). Au cours de son procès pour meurtre, Héraclès cita une loi de Rhadamanthe qui justifiait la légitime défense en cas d'agression et ainsi obtint d'être acquitté.

Hercule à la croisée des chemins
par Pompeo BATONI (c.1753)
© Galleria Sabauda, Turin

Cependant, Amphitryon, qui redoutait que l'enfant se livrât à d'autres violences, l'envoya dans une ferme à la campagne pour s'occuper du bétail; il y resta jusqu'à l'âge de dix-huit ans; Le garçon grandit en force et en corpulence, plus que tous les autres. Il suffisait de le regarder pour savoir qu'il était le fils de Zeus : il mesurait quatre coudées et ses yeux lançaient des éclairs de feux. Il dépassait tous ses compagnons par sa taille, sa force et son courage.
Il se perfectionna au tir à l’arc avec le bouvier Scythe, Teutaros qui gardait les troupeaux d'Amphitryon selon Tzetzès. Héraclès ne manquait jamais son but au javelot ou à l'arc.

Il mangeait modérément à déjeuner; pour dîner, sa nourriture préférée était la viande rôtie et des gâteaux d'orge à la dorienne. Il portait une tunique courte, toute simple et sans ornements; il préférait une nuit passée à la belle étoile plutôt que sous un toit.

Il acquit une grande connaissance de la science augurale et il se réjouissait particulière lorsqu'il apercevait des vautours, avant d'entreprendre l'un ses Travaux. Les vautours, disait-il, sont les oiseaux les plus épris de justice: ils n'attaquent jamais aucune créature vivante aussi petite soit-elle.

Héraclès prétendait qu'il n'avait jamais cherché querelle à personne et n'avait seulement infligé à son agresseur ce que celui-ci avait l'intention de lui faire subir. Un certain Terméros avait coutume de tuer les voyageurs en les invitant à un combat à coup de tête; le crâne d'Héraclès s'avéra le plus solide des deux et il fit éclater la tête de Terméros comme un œuf. Héraclès était cependant d'un naturel courtois, et il fut le premier mortel à laisser à l'ennemi ses morts afin qu'ils soient enterrés selon leurs rites propres.

Sources : Mythes grecs de Robert Graves éditions France loisirs 1984, 223p