Satis.

Satis ou Satet est la déesse des îles de la première cataracte du Nil qui se situe à Assouan.
Elle est l'épouse du dieu-bélier Khnoum et est associée à la déesse nubienne Anoukis.

Satis

Satis était aussi la gardienne de la frontière avec la Nubie toute proche. Elle faisait monter les eaux du Nil que Khnoum avait libérées. Dans le texte des pyramides c'est elle qui purifie Pharaon qui s'identifie à elle en prenant possession de l'Égypte. Son sanctuaire principal se trouve sur l'île Eléphantine depuis les époques les plus reculées. Satis est représentée comme une femme portant la couronne blanche de Haute Égypte ornée de deux cornes d'antilopes ou de gazelles, signes de Nubie. Déesse de la première cataracte du Nil, protectrice de la frontière du Sud et dispensatrice de la crue, son influence s’exerce sur l’Égypte entière. Coiffée de la couronne blanche du Haut Pays ornée de deux cornes d’antilope, elle connaît les gestes qui déclenchent la crue et repoussent l’ennemi hors des frontières.

Combattante inlassable, fière, puissante et ingénieuse, tout à tour femme séduisante parée de bijoux ou créature hybride à tête d’antilope, la "Reine" ou la "dame d’Eléphantine", dont le nom signifie "plus rapide qu’une flèche", tient l’Égypte entre ses mains. Protectrice, à l’origine, des frontières du Sud contre les invasions ennemies, elle tient dans son poing serré un arc et des traits. Montant la garde à la frontière de la Nubie, à l’extrême sud de l’Égypte, elle repousse l’ennemi hors du territoire et tue celui qui a l’audace de s’y aventurer. Son nom est donné au premier nome (province) de la Haute-Égypte : Ta Setet, "terre de Satis" ou "pays de l’Arc", dont la capitale Abou est l’actuelle Eléphantine. Sa réputation et sa puissance ne cessant de s’accroître, son rôle d’ange gardien s’étend à tout le royaume jusqu’à la personne de Pharaon. Certaines fresques la représentent debout derrière le souverain, une main protectrice posée sur son épaule.

Quand la déesse troque son arc contre quatre cruches d’eau, c’est que, selon le calendrier antique, une nouvelle année vient de commencer. Satis déclenche, chaque année, la crue du Nil à une date bien précise, qui correspond au lever héliaque de l’astre Sothis, l’actuel Sirius. Ce jour est celui où l’astre redevient visible à l’Orient après plusieurs mois d’éclipse. Annonçant la crue bienfaitrice, il est si important qu’il constitue le premier jour de l’année dans le calendrier égyptien et le premier jour de la saison d’Akhet (saison de l’inondation) au mois de Thot. Ce jour-là, le 19 juillet de notre calendrier, Satis pénètre dans une grotte sacrée, située au niveau des premières cataractes du Nil, qui abrite le gouffre merveilleux d’où surgit, chaque année, la crue bienfaitrice et, d’un geste, déclenche la fameuse inondation, mère de la civilisation égyptienne. Sans cette montée des eaux provoquée par Satis, le désert envahirait tout le pays, empêchant toute vie.

❖ Culte

Le peuple sait combien son culte est essentiel puisque c'est de son bon vouloir que dépend l'abondance de la prochaine récolte. Le sceptre et la croix ankh, "signe de vie", que Satis arbore quelquefois, semble prouver que le destin de l'Égypte repose entre ses mains. Oeuvrant en priorité pour le royaume terrestre, elle fournit également l'eau utilisée pour la purification des morts et veille, à Eléphantine, sur une des jambes d'Osiris, dieu des morts, dont le corps découpé en morceaux par son frère Seth, dieu du Tonnerre et de la Guerre, a été inhumée par sa femme, la grande magicienne Isis, aux quatre coins du royaume.