Khonsou

Khonsou

Khonsou ou Chonsou est le dieu qui personnifiait la Lune dans la mythologie égyptienne.
Quand Amon devint la principale divinité de Thèbes, Khonsou fut considéré comme le fils qu'il aurait eu avec sa parèdre, Mout en prenant la place petit à petit du dieu Montou.

Khonsou
Les deux formes de Khonsou

Ce « fils », en réalité plutôt la forme rajeunie du dieu, possédait des caractères lunaires qui complétaient heureusement les traits solaires d'Amon.

Son nom qui signifie "voyageur" fait référence à la lune qui voyage dans le ciel nocturne. En tant que dieu de la lumière de nuit, les égyptiens pensaient qu'il prenait soin des voyageurs nocturnes et il était invoqué pour les protéger contre les animaux sauvages qui erraient pendant la nuit.

Il est figuré comme un enfant, crâne rasé et mèche sur le côté, portant sur la tête un croissant de lune contenant le disque de la pleine lune. Toutefois, son corps enveloppé dans une gaine moulante et les sceptres qu'il tient en main (ceux de Ptah et d'Osiris) rappellent qu'il n'est pas seulement une forme d'Amon renouvelée de son divin géniteur.

Il est parfois représenté sous la forme d'un homme à tête de faucon surmonté du disque de la lune. Son animal sacré était le babouin considéré par les égyptiens comme un animal lunaire.

Il peut se manifester sous deux aspects selon qu'il apparaît comme un dieu jeune ou un dieu adulte, il est alors Khonsou-Néferhotep ou "Khonsou-qui-est-dans-Thèbes".

Il conserve sa personnalité propre et un temple bien conservé lui fut consacré, à l'intérieur de l'enceinte de Karnak.

Il possédait le redoutable pouvoir de déclencher les maladies mais aussi d'éloigner les mauvais génies qui en étaient responsables. On dit aussi que lorsque Khonsou brillait sous la forme de la lune croissante, les femmes concevaient et le bétail devenait fertile.

Les grecs, selon Hérodote (Histoire II, 113), assimilèrent Khonsou à Héraclès dans la ville de Tonis (Héracléion) où il avait un temple.

❖ Légende

Cette histoire est gravée sur la stèle, dite de Bentresh, conservée au Louvre et elle est censée se dérouler sous le règne de Ramsès II. Mais d'après l'étude du texte, il s'agirait sans doute d'un "faux historique" qui aurait été écrit soit au temps de la première domination perse, soit à l'époque ptolémaïque.

KHONSOU
Partie haute de la stèle de Bentresh (© Louvre salle 12)

La stèle, haute de 2,27m, dont la lunette de montre Ramsès II présentant des offrandes à Khonsou, a été découverte en 1829 dans une chapelle proche du temple de Khonsou à Karnak.

Pharaon était marié à Néférourê, la fille aînée du roi de Bakhtan (contrée inconnue peut être située en Syrie), dont la fille cadette, Bentrech, tomba un jour gravement malade. Son père dépêcha à son chevet les plus grands médecins de Bakhtan et des régions avoisinantes. Aucun d'entre eux ne réussit à arrêter le terrible mal qui pesait sur la jeune fille. En désespoir de cause, le souverain se décida à demander de l'aide à son beau-fils qui lui envoya le sage Djehutyemheb. Celui-ci diagnostiqua un cas de possession; il se fit alors envoyer une statue de "Khonsou-qui-gouverne-Thèbes", le grand dieu qui chasse les démons errants.

Après un long voyage, la statue arriva enfin à Bakhtan où le roi la plaça au chevet de sa fille. Immédiatement le mauvais l'esprit mauvais reconnut la suprématie de Khonsou en l'accueillant par ces mots " soit le bienvenu en paix, grand dieu qui écarte les esprits malins. Bakhtan est ta ville, ses habitants et moi-même sommes tes serviteurs". Après quelques offrandes faites pour le remercier de son départ prochain il quitta le corps de la princesse et le roi se réjouit grandement en compagnie de tous les habitants de Bakhtan, heureux de voir leur princesse sauvée.

Devant la terrible efficacité de la statue, le roi préféra la conserver auprès de lui et de ne pas la renvoyer en Égypte. Cependant une nuit alors qu'il dormait il vit Khonsou venir à lui sous la forme d'un faucon d'or qui s'éleva ensuite dans le ciel en direction de l'Égypte.
Le roi de Bakhtan s'éveilla et pris d'une certaine anxiété il fit mander le prêtre de Khonsou qui lui expliqua que la statue qu'il gardait depuis plus de trois ans et neuf mois devait revenir sur la terre d'Égypte.
Alors le roi renvoya la statue dans son pays d'origine après l'avoir honorée de présents destinés à son temple.

Leconte de Lisle a écrit un poème en l'honneur de Khons(ou).

Khonsou
Temple de Khonsou à Karnak

Néférou-Ra
Khons, tranquille et parfait, le Roi des Dieux thébains,
Est assis gravement dans sa barque dorée :
Le col roide, l'oeil fixe et l'épaule carrée,
Sur ses genoux aigus il allonge les mains.

La double bandelette enclôt ses tempes lisses
Et pend avec lourdeur sur le sein et le dos.
Tel le Dieu se recueille et songe en son repos,
Le regard immuable et noyé de délices...
LECONTE DE LISLE

❖ Iconographie

Khonsou
Toutankhamon sous l'aspect de Khonsou (© Musée du Caire)
Khonsou
Khonsou (© Musée du Louvre)
Khonsou
Khonsou (© British Museum)