Iâh.

 

Le nom d'Iâh a été rapproché d'une racine signifiant "pêcher" ou "capturer au filet". Ce serait une allusion à un mythe très ancien, mais que l'on connaît essentiellement par des sources d'époque gréco-romaine : Shou et Thot doivent y prendre au piège l'oeil de la lune, tombé dans l'eau.

Iâh

En Égypte, Iâh était un nom utilisé aussi bien pour les hommes que pour les femmes ; il a été particulièrement apprécié, ainsi que celui de Thot, par les souverains de la XVIIIème dynastie (Ahmosis par exemple, qui vient de Ahmose : "Iâh l'a mis au monde")

Parmi les nombreuses divinités en rapport avec la lune, Iâh est la plus "neutre" et incarne simplement l'astre lui-même. Ainsi, il était appelé “le Disque Blanc” ou encore, le “Seigneur du Ciel”. Les textes indiquent qu'il est le compagnon de la Terre. Naturellement, les Anciens avaient observé l'influence de la lune sur le comportement humain et sur le cycle de fécondité et ils ont donc associé la lune à l'inondation cyclique, donnant la vie à l'Égypte. Iâh est devenu alors le dieu du renouveau, de la renaissance, du rajeunissement. On trouve Iâh cité dans la formule CX du Livre des Morts.

Il a été absorbé par Khonsou, aussi bien pour son aspect agressif (croissant = couteau) que pour son aspect de barque céleste, "le Voyageur". Cette dernière qualité fait de Iâh-Khonsou le guide des étoiles, lesquelles sont aussi les âmes des défunts. Par conséquent, le dieu devint un psychopompe céleste, déjà mentionné dans les Textes des Pyramides.
Les modifications de l'aspect de la lune, qui meurt, renaît, se remplit pour depérir à nouveau dans un cycle sans fin, symbolise l'espoir de mort en une renaissance. Dans cette optique Iâh a été identifié à Osiris.
En tant que "Dirigeant de la Maison des Dieux dans les Etoiles”, il est intimement lié à Thot.

❖ Culte

On ne connait aucun temple ou lieu dédié à Iâh. On ignore presque tout sur le culte de ce dieu, mais on sait que la pleine lune donnait lieu au rite de remplissage qui avait lieu le 15ème jour dans une chapelle à Edfou et à Dendérah, à laquelle on accédait par 14 marches. Il semblerait que ce fût au Moyen Empire que le dieu fût le plus populaire, au moment où beaucoup d'immigrés du Levant sont arrivés en Égypte et que les Hyskôs ont régné sur l'Égypte. Après le Nouvel Empire, son culte fut définitivement abandonné. Quoi qu'il en soit, ce dieu ne fut jamais très populaire Égypte.

❖ Légendes

Iâh-Thot revevant le ouadjet (Stèle de Neferrenpet et Huynefret, Turin)

L'aspect changeant de la Lune a toujours intrigué les hommes : il est le point de départ de nombreux mythes. En Égypte, les deux luminaires sont les "Deux Compagnons", les yeux d'Horus (le soleil à droite, la lune à gauche) sur lesquels veille Thot qui remplit et guérit l'oeil gauche, blessé par Seth et redevenu oudjat. Le nom de Iâh serait une allusion à un mythe très ancien, mais que l'on connaît essentiellement par des sources d'époque gréco-romaine : Shou et Thot doivent y prendre au piège l'oeil de la lune, tombé dans l'eau. Les deux princiaples phases de la lune ont été interprétées comme la lutte entre le grand taureau céleste (phase croissante) et le taureau castré, le boeuf (phase décroissante).

❖ Iconographie

Sa représentation polymorphique s'explique par le fait qu'il est souvent associé à une autre divinité qui s'identifie à lui. Dieu anthropomorphe avec le disque et le croissant lunaires sur la tête. Il peut prendre la forme d'un ibis ou d'un faucon, ou encore l'aspect d'un homme à tête de faucon ou d'ibis. Comme comptable du temps il peut porter dans ses mains une feuille de palmier ou un Oeil d'Horus.