Hathor.

Hathor, dont l'existence remonte à la plus haute antiquité, revêt de nombreux aspects et possède de multiples fonctions et qualités. Elle est la déesse de la Beauté, l'Amour, la Maternité, des fêtes, de la Musique et de la Joie. Hathor, fille de et de Nout était une déesse très importante et très populaire mais tout moment elle pouvait prendre l'aspect d'une déesse dangereuse et devenir la terrible lionne Sekhmet.

Hathor

Hathor est certainement apparue dès la fin de l'époque préhistorique. Sous la forme d'une tête de vache, qui figure déjà sur la palette du roi Narmer, qui remonte l'unification du pays.

Hathor, la Dame de Dendérah, l'Œil de Rê, la Dame du Ciel, était considérée comme la souveraine de tous les dieux; elle est devenue la protectrice d'Horus. Son nom semble signifier "la maison d'Horus", car à l'origine, son corps était parcouru par le soleil. Elle est la vache cosmique qui avale l'astre solaire le soir et l'engendre à nouveau le matin.

Hathor était considérée comme la mère de pharaon , qui se nommait lui-même "le fils d'Hathor".
Harsomtous, fils d'Hathor et d'Horus d'Edfou, était célébré lors des rites agraires et des fêtes lunaires. Il était également assimilé à Shed car il protégeait des animaux dangereux.
En tant qu'épouse d'Horus elle est la mère de Ihy, jeune dieu de la musique. Mais en fonction de la localité son époux peut aussi être Hérichef à Héracléopolis ou Haroeris à Kom Ombo (où elle prend le nom de Tasenètnéferèt)

En Égypte, la vache symbolise la maternité. L'allaitement par la vache Hathor fait partie des rites consacrant la naissance, le couronnement et la mort du pharaon et marquant son passage à un autre état.

❖ Attributs.

Hathor
Hathor accueille Séthi Ier (Vallée des rois)
© musée du Louvre

Son principal attribut est bien entendu la couronne constituée du disque du soleil placé entre les cornes de vache en forme de lyre. Toutefois il ne faut pas lui accorder une preuve absolue car d'autres déesses comme Isis l'utilisent aussi.

Le ménat est lourd collier à contrepoids constitué de petites perles, qui produisaient en s'entrechoquant un son comparable au bruissement des fourrés de papyrus, lieu de gestation mythique. Dans les représentations il est porté autour du cou ou simplement en main. (Les flèches rouges montrent le ménat et son contrepoids)

Le collier était destiné à porter chance et la bonne fortune et à protéger contre les mauvais esprits. Il était également porté pour se protéger dans l'au-delà et on a souvent retrouvé enterré avec les morts, depuis l'époque ramesside. Il devait transmettre des pouvoirs magiques puisque la déesse le présente au défunt.
Il favoriserait la fécondité et la bonne santé des femmes, et pour les hommes, il développerait la virilité

On trouve également le sistre, instrument de musique à percussion portant le visage de la déesse avec de petites oreilles de vache. Toutefois ces instruments étaient utilisés par d'autres personnes y compris de simples danseurs.

❖ Attributions.

Hathor tenant le sistre
Temple d'Abydos © kairoinfo4u

Investie des pouvoirs créateurs Hathor favorise toute vie aussi bien animale, humaine que végétale. Elle est considérée comme la déesse de la Joie, de l'Amour et de la Danse. On raconte comment la déesse dansa avec Ra pour l'encourager quand il était dépressif. La création artistique est également de la compétence d'Hathor, et de nombreux artistes viennent dans ses temples pour connaître l'inspiration.

Bienveillante envers les vivants, la déesse l'est encore davantage en faveur des défunts. Sous le nom de « Reine de l'Occident », elle est, en effet, la protectrice de la nécropole thébaine, et les images du "Livre des morts" nous montrent la  bonne vache sortant à mi-corps de la montagne libyque, limite du séjour des vivants, pour accueillir les défunts à leur arrivée dans l'autre monde, et l'emporter sur son dos, afin de les soustraire à tous les dangers, tous ceux qui savent l'implorer avec les formules prescrites.

On l'appelle aussi la « Dame du sycomore », car elle se cache parfois dans le feuillage d'un grand arbre, à la limite du désert, et en sort pour présenter au mort l'eau et le pain de bienvenue.

On assure enfin que c'est elle qui tient la longue échelle grâce à laquelle les justifiés peuvent monter aux cieux. De plus en plus, la déesse se spécialisa dans son rôle de divinité funéraire, si bien qu'à la dernière époque la défunte ne s'intitule plus l'« Osiris », mais l'« Hathor » une telle.

 

❖ Culte

Son sanctuaire principal était à Dendérah, où son culte avait son origine. A Dendérah, on l'a en particulier adoré comme la déesse de fertilité, des femmes et de l'accouchement.

Colonne hathorique
Site de Deir El-Bahari

C'est à Dendérah qu'elle avait son principal sanctuaire, où on l'adorait en compagnie de l'Horus d'Edfou, qui lui cédait ici la première place, et de leur fils Ihi (Ehi), « le Joueur de sistre », qui apparaît sous la forme d'un petit enfant faisant résonner son instrument aux côtés de sa mère.

De grandes fêtes se célébraient dans ce temple, surtout au nouvel an, anniversaire de sa naissance. Avant l'aurore, les prêtresses montaient sur les terrasses l'image de la déesse pour l'exposer aux rayons du soleil levant ; des réjouissances suivaient, prétexte à un véritable carnaval, et la journée se terminait dans les chants et dans l'ivresse.
On adorait aussi Hathor à Edfou avec l'Horus maître du temple et leur fils Harsomtous, ainsi qu'à Ombos, où elle figurait à la fois dans les deux triades du sanctuaire.

À Thèbes elle était considérée comme la déesse des morts sous le titre de la "Dame de l'Ouest", associée au dieu du soleil Rê lors de sa course vers l'occident. Tous les ans pendant le mois d'Epiphi (mi-mai / mi-juin) les Egyptiens massés sur les berges du Nil voyaient remonter la barque de la déesse qui quittait Dendérah pour aller rejoindre son époux à Edfou et pour célébrer le mariage sacré "la bonne rencontre" avec Horus.

Hors d'Égypte même, on la qualifiait de « Maîtresse du pays de Pount », sur la côte des Somalies, d'où peut-être était-elle venue en des temps très anciens ; de « Maîtresse du pays de Mafkat », dans la péninsule du Sinaï, et de « Dame de Byblos », en Phénicie, où a été localisée de bonne heure une partie de la légende osirienne.
Les grecs avaient identifié Hathor avec Aphrodite.

Les temples et les chapelles dédiés à Hathor sont aisément reconnaissables aux chapiteaux qui surmontent certaines colonnes de ces monuments. Sur les deux ou les quatre faces, ils sont ornés de l'image d'Hathor sous l'aspect d'une tête de femme encadré d'une lourde perruque d'où émergent de petites oreilles de vache. Au-dessus figure un sistre, l'instrument de musique favori de la déesse. Ces chapiteaux couronnent notamment les colonnes encastrées dans la façade du temple d'Hathor à Dendérah et les colonnes du site de Deir El-Bahari.

❖ Légende

Hathor
Hathor sortant de la montagne thébaine
avec le ménat et son contrepoids

On raconte dans un mythe tardif écrit en démotique un récit moins guerrier qui fait écho à la légende de Sekhmet.
Hathor est la fille de Rê qui réside dans la lointaine Nubie, Là Hathor est devenue une lionne sauvage qui se nourrit de la chair et du sang de ses ennemis. Pour ramener auprès de lui la féroce déesse, Rê envoie Shou, le dieu de l'Air et Thot, dieu de l'Ecriture et de la Magie.
Les deux messagers charment Hathor en lui décrivant avec force détails les avantages de l'Égypte et en lui promettant d'y élever des temples où ses autels seront garnis de succulentes viandes d'antilopes et de vases de vin, boisson encore ignorée de la lionne. Pendant son culte on dansera sur des airs de musique que la déesse apprécie.
En même temps, Thot offre à la déesse sa première coupe de vin et récite des formules magiques. Peu à peu Hathor se laisse amadouer pour finalement se laisser conduire auprès de Rê par un joyeux cortège.
Hathor parvient en Égypte, où elle est d'abord accueillie à Philae par de grandes réjouissances. Elle continue son voyage pour finalement s'établir dans son sanctuaire de Dendérah.
Une fois arrivée en Égypte, elle perd son caractère destructeur pour ne plus conserver que l'aspect doux et gracieux.

❖ Iconographie

Elle était représentée comme une vache ou une femme à tête de vache ou une femme avec simplement des oreilles de vache ou bien sous forme humaine portant une couronne à cornes encadrant le disque solaire.
Hathor était aussi symbolisé par le roseau de papyrus, le serpent et une crécelle égyptienne connue sous le nom de sistre décoré de sa tête.
Les temples et chapelles dédies à Hathor sont reconnaissables grâce aux colonnes hathoriques dont les chapiteaux sont ornés de la tête d'Hathor.

Dans l'hypogée que Séthi I (1290-1279 av. notre ère) a fait creuser dans la vallée des Rois, à Thèbes, Hathor apparaît à plusieurs reprises en tant que protectrice de la nécropole thébaine et gardienne des morts. Coiffée des cornes en forme de lyre entourant le disque du Soleil, elle accueille le pharaon défunt dans l'au-delà en lui tendant son collier-ménat, symbole de renaissance. La divinité est vêtue d'une robe moulante à bretelles sur laquelle est glissée une résille de perles. Le motif qui décore le vêtement reproduit les noms du roi.

Hathor
Hathor (© Musée de Luxor)
Hathor et Néfertari