Bastet.

Bastet était la fille du dieu du soleil ou parfois d'Amon. C'était la déesse bienveillante du foyer, la protectrice des femmes enceintes, des enfants et du chat domestique, bien qu'elle puisse prendre parfois l'aspect guerrier d'une lionne dangereuse.
De son union avec Atoum-Rê, naquirent Myesis ou Mahès, un dieu de la guerre, et Horhekenou, l'Horus de Bubastis.

Bastet

Déesse de la joie comme Hathor, Bastet  aimait la musique et la danse, dont elle scandait les pas avec crécelle sacrée connue sous le nom de sistre, souvent décoré d'une figure de chat, qu'elle tient à la main.

Divinité bienveillante en général, elle protégeait les Hommes contre les maladies contagieuses et contre les mauvais esprits. Elle détenait aussi un pouvoir magique capable de stimuler l'énergie sexuelle, un atout qui lui valait un culte suivi de la part des égyptiens. Mais Bastet a été aussi associée à "l'œil de Rê", agissant comme l'instrument de la vengeance du dieu du Soleil.

❖ Représentation

Elle était dépeinte comme une chatte ou sous une forme humaine avec une tête d'un chat parfois ornée de boucles d'oreilles.
Elle était vêtue d'une longue robe moulante. De la main droite, elle agitait un sistre. Elle portait au bras gauche un mystérieux petit panier et sa main tenait contre sa poitrine un aegis, pectoral demi-circulaire surmonté d'une tête de lionne.

L'aegis est un objet qui comprend un large collier surmonté de la tête d'une divinité ornée dans le cas de Bastet du disque solaire. Les colliers importants étaient généralement accompagnés d'un menat, un contrepoids qui pendait à l'arrière du cou, pour en équilibrer le poids. Cette pièce qui ne montre que la tête n'était pas seulement une parure personnelle mais elle jouait également un rôle important dans le culte de la divinité. C'était un symbole protecteur utilisé dans les rituels et les fêtes; la tête permettait à la divinité d'habiter l'instrument rituel et de participer ainsi aux cérémonies. Cet objet se retrouve aussi bien sur les statues anthropomorphes que les statues de chattes sous forme de pendentif cette fois.

❖ Culte.

Bastet au panier (© Musée du Louvre)

Son culte est attesté dès la IVe dynastie mais Bastet  connut sa plus grande popularité lorsque sa ville de Bubastis devint la capitale, vers 950 avant notre ère, du pharaon Sheshonk et des pharaons libyens de la XXIIe dynastie.

De grandes et joyeuses fêtes étaient célébrées périodiquement dans le grand temple de Bubastis, l'un des plus élégants de l'Égypte à ce que nous dit Hérodote, qui nous raconte comment, de tous les points du pays, les dévots y affluaient par centaines de mille (Hérodote parle du chiffre énorme de 700 000) au moment de la grande fête annuelle. Le voyage s'effectuait sur le Nil au son d'instruments musicaux, flûtes et crotales.

Ils arrivent en bateau, hommes et femmes ensemble, en grand nombre sur chaque embarcation ; en chemin, des femmes font de la musique avec des claquettes, et certains hommes jouent de la flûte, tandis que les autres chantent et frappent dans leurs mains. Lorsqu’ils rencontrent une cité le long du fleuve, ils tirent l’embarcation à terre, et certaines femmes continuent leur jeu, comme je l’ai dit plus haut, tandis que d’autres lancent des moqueries aux femmes du lieu et entament des danses en agitant leurs robes en tous sens. À leur arrivée, ils célèbrent la fête par des sacrifices et l’on consomme à cette occasion plus de vin que durant le reste de l’année.
Hérodote, Histoire Livre 2 chapitre 60.

Toutefois Hérode se méprend sur le sens exact de ces festivités qui ne sont pas des beuveries collectives mais la célébration du retour de l'inondation, promesse de futures récoltes abondantes.

Pour plaire à Bastet et s'attirer ses faveurs, ses fidèles lui consacraient en grand nombre des statues de chat, et ils avaient coutume d'enterrer pieusement dans ses sanctuaires, après les avoir momifiés, les dépouilles des chats qui avaient été entourés de vénération comme animaux sacrés de la déesse.

Les chattes étaient considérées comme des protectrices avisées de leur progéniture c'est pourquoi les femmes qui voulaient être une mère attentionnée pour leurs enfants suspendaient une amulette de chat autour de leur cou.  

Son culte était centré sur son sanctuaire à Bubastis dans la région de delta, dont Hérodote disait qu'il était le plus beau mais elle avait aussi des temples à Héliopolis, Léontopolis, Memphis et Thèbes.

À côté de Bastet, on vénérait aussi à Bubastis ses deux fils, Mahès et Horhekenou.

❖ Iconographie

Il y a peu de représentations de la déesse sous forme anthropomorphe en revanche les statuettes de chattes et les amulettes abondent. Elle était aussi présente sur les gourdes du Nouvel An où était conservée l'eau de la nouvelle inondation.

Bastet tenant un sistre et un aegis
Statue Bastet (XXVIe dyn) © Louvre
Bastet
© Rijksmuseum van Oudheden