Aton.

Aton est le nom donné au disque solaire. Dans les textes funéraires par exemple Atoum peut être décrit comme résidant dans l'Aton car c'est une divinité ancienne, originaire d'Héliopolis qui représente la partie visible d'Atoum-Rê.

Aton
Akhenaton et Néfertiti présentant
des offrandes à Aton

À l'époque amarnienne, Aménophis IV Akhénaton fit de lui le seul dieu à vénérer. Il se présente sous l'aspect d'un disque d'où jaillissent des rayons terminés par de petites mains tendant les insignes ankh et ouas vers le souverain et son épouse. Les mains issues du disque traduisent en image l'épithète traditionnelle « qui a donné la vie » accolée au nom des dieux. Les bienfaits qu'il prodigue aux hommes sont résumés par le dialogue permanent entre l'astre et le couple royal, à qui il offre le souffle et la vie.

Générateur solitaire de toute existence, l'Aton n'a point de compagne, mais sa représentation est toujours ornée de l'uraeus. Durant les premières années de l'époque amarnienne, il était vénéré sous le nom : « (Que vive) Rê-Horakhty qui jubile dans l'horizon, en son nom de Shou (lumière) qui est dans l'Aton », encerclé par un double cartouche. La titulature divine fut par la suite modifiée de façon plus exclusive et devint : « Que vive Rê, souverain de l'horizon, qui jubile dans l'horizon en son nom d'émanation lumineuse qui provient de l'Aton. » L'appellation même du dieu indique que le principe divin qui anime le soleil est toujours Rê.

Culte

Reprenant les antiques principes du culte solaire, l'Aton est vénéré dans des sanctuaires à ciel ouvert comme celui d'Amarna. Aucune effigie intermédiaire n'était nécessaire à l'adoration de l'astre dieu et les offrandes étaient déposées sur 365 autels érigés dans la cour de son temple.

Plein de zèle pour son nouveau dieu, le réformateur commença par changer son nom d'Aménophis, « Amon est satisfait », en celui d'Akhenaton, « Gloire d'Aton », et il se hâta d'abandonner Thèbes pour une nouvelle capitale, Ikhoutaton, « Horizon d'Aton », l'actuelle Tell el Amarna, qu'il fit construire en Moyenne-Égypte, à la gloire du Disque solaire.

Le culte d'Aton, dont le pharaon était le seul prêtre, était rendu dans un temple ressemblant aux vieux temples solaires de l'Ancien Empire et appelé, comme le célèbre sanctuaire de Rê à Héliopolis, Het Benben, « le Château de l'obélisque », où, à l'extrémité d'une vaste cour, se dressait l'obélisque du Soleil. Il consistait dans l'oblation de fruits et de gâteaux et dans la récitation d'hymnes de grande beauté composés par le roi lui-même en l'honneur de son dieu, et dans lesquels le Soleil était glorifié, ainsi qu'autrefois, comme créateur de l'humanité et bienfaiteur du monde, mais sans aucune de ces allusions aux vieilles légendes mythologiques qui abondaient dans les anciens hymnes à Rê ; de sorte que, non seulement les habitants de la vallée du Nil, mais les étrangers eux-mêmes, pouvaient les chanter. Tous les hommes, y est-il proclamé en effet, sont également les enfants d'Aton.

Aton
Akhenaton, Néfertiti et leurs enfants devant Aton

Tant que le roi vécut, il n'y eut pas en Égypte d'autre divinité officielle qu'Aton. Les autres dieux furent proscrits et une guerre acharnée fut déclarée tout particulièrement à Amon et à sa triade, dont les temples furent dépouillés de leurs richesses au profit de ceux du Disque solaire, tandis que leurs statues étaient brisées, les bas-reliefs où ils figuraient mutilés, et que le nom d'Amon, pourchassé jusque dans les endroits les moins accessibles, était partout martelé et condamné à disparaître de tous les cartouches royaux et de celui-là même d'Aménophis III, le propre père du pharaon.

La religion nouvelle, il est vrai, fut éphémère, et dès la mort du réformateur, ou très peu de temps après, on devait voir son propre fils lui-même renier le nom de son père pour revenir au culte d'Amon et changer son nom hérétique de Toutankhaton, « Image vivante d'Aton », pour celui très orthodoxe de Toutankhamon, « Image vivante d'Amon ». Partout où il se trouvait, on remplaça l'ancien nom par le nouveau, mais il y eut des oublis, et sur le trône magnifique qu'on retira naguère de la tombe, aujourd'hui célèbre, du jeune pharaon, on peut lire encore, presque à côté l'un de l'autre, les deux noms attestant à la fois l'hérésie du prince et son abjuration.

Certains égyptologues considèrent que c'est la première tentative de monothéisme en date du XIVe siècle avant notre ère.

Arts

Il n'existait pas de statues d'Aton; les bas-reliefs et les peintures représentent toujours sous la forme d'un grand disque rouge d'où partent, en éventail, de longs rayons terminés par des mains qui viennent saisir les offrandes sur les autels ou qui présentent au roi, à la reine et à leurs fillettes, les hiéroglyphes de vie et de force.