Le Grenier de Clio : Anges et démons.

Girard - Cadière

Marie-Catherine CADIÈRE, née à Toulon en 1709, fut élevée par sa mère dans une ambiance bigote.

La "sainte du diable", était la fille d'un marchand d'huile. Elle avait de beaux yeux, la peau blanche, un air de vierge, la taille assez bien faite. Beaucoup d'esprit couvrait chez elle une ambition démesurée et une extrême envie de passer pour une sainte sous un air de simplicité et de candeur.

Le parloir

A dix-huit ans, elle rejoignit un groupe de jeunes filles dévouées au Tiers-Ordre de Ste Thérèse d'Avila, sous la direction du Père jésuite J.B. Girard, recteur du Séminaire Royal des Chapelains de la Marine, à Toulon.

Ambitionnant la sainteté, elle devint la maîtresse et favorite de son directeur. Pendant une retraite à Ste-Claire d'0llioules, en 1730, elle fut sujette aux possessions.

A l'instigation de son frère Etienne, dominicain qui haïssait les jésuites et qui exorcisait sa soeur en public, elle accusa enfin le Père Girard de l'avoir ensorcelée et lui trouva des complices. Le jésuite, qui avait été le confesseur de Marie-Catherine « vers son intime communion avec Dieu », eut du mal à se défendre, en raison de ses visites privées et prolongées à sa pénitente qui l'accusait d'avoir abusé d'elle (il la fouettait et la prenait a tergo).

Le procès au Parlement d'Aix dura presque un an. Le 11 octobre 1731, le Père Girard fut remis aux Autorités ecclésiastiques (absous, il mourut à Dôle, en 1733) et la Cadière fut renvoyée à sa mère. Les charges de sorcellerie furent abandonnées par le Président Legret — ce que le peuple désapprouva — mais cette affaire fit un bruit énorme.

Elle donna lieu à une centaine de récits.